Voala des textes que j'ai écrits, en vrac.
Sur Heath :
~ Ses yeux. Immenses. Tellement beaux. Semblant rayonner de joie. Ses yeux te regardant, l'air si heureux. Ses yeux dans lesquels se reflètent un feu témoin d'une vie ardente à l'intérieur de lui. Comme si un rayon de soleil y était entré discrètement pour ne plus en ressortir.
Ses yeux, rayonnants de bonheur. Et pourtant...
Son sourire. Beau à en mourir, dévoilant des dents blanches qui semblent vouloir croquer la vie à pleines dents. Et pourtant...
Ses cheveux. Blonds comme les blés. Balayés par un vent que tu ne sens pas qui semble montrer combien il est empli d'une vie intense. Et pourtant...
Ses yeux. Encore. L'air si insouciant, si heureux. Tu le fixes. Il semble te fixer, lui aussi. Les yeux dans les yeux. Tu le fixes encore et encore, du plus intensément que tu peux. Tu regardes son visage débordant de vie mais pourtant figé à jamais. Il n'est plus là. Et cette question qui te torture, te déchire au plus profond de toi-même, te fait mal au point d'en avoir la nausée et d'avoir envie de recracher tes entrailles. Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ? Elle se répète à l'infini, tu te la répètes à l'infini, comme si tu avais envie de te rendre folle. Il n'est plus là. Tu ne veux pas cesser de le regarder. Tu ne veux pas. Le contempler, à jamais. Il n'est plus là. Ton cœur bat de plus en plus fort. Tu sens tes tempes se gonfler, il semble que ton cœur à tout moment pourrait exploser. Une boule serre ta gorge de sorte que tu ne peux émettre aucun son et que tu es seule avec ta détresse. Personne ne peut t'entendre. Les larmes te montent aux joues et te brouillent la vue. Il n'est plus là. Les larmes déferlent de tes yeux comme deux cascades, coulant pendant trop de temps. Tu pleures. Tu pleures. Jusqu'à hoqueter et à ne plus pouvoir pleurer. Tu veux le regarder, encore. Même si cela ne le fera pas revenir. Tu veux fixer encore ces yeux si vifs et si rassurants. Si beaux. Tu l'aimes. Personne n'a conscience de combien tu peux l'aimer. Ils ne savent pas. Tu veux le contempler pour l'éternité. Tu le regardes. Mais il n'est plus là. On voit sa silhouette mais tout le reste est flou. Son image a été brouillée par tes larmes. Tes larmes qui sont tombées une à une sur lui, se mélangeant à l'encre. Détruite. Tu jettes la photographie au milieu de la pièce. Et tu pleures de plus belle. Cette fois, les larmes ne s'arrêteront pas de couler. Il n'est plus là.
Pleure, puisque c'est tout ce qu'il te reste. Pleure et reste seule avec ton chagrin.
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Je regarde son visage une dernière fois, un grand sourire rayonnant sur mon visage. Je le regarde d'un air triomphant, riant de ses yeux désespérés. J'observe ses tempes moites de sueur, sa bouche haletante, ses yeux qui m'observent avec crainte mais sans désir de s'enfuir. Car il sait. Il sait qu'il ne pourra pas partir, je suis plus rapide que lui, et de loin. Il ne dit rien. Il est pris au piège. Je lui souris encore. Il regarde le prédateur que je suis s'approcher de lui. Lentement. A pas mesurés. Je tourne autour de ma victime. J'ai le temps. Je veux d'abord savourer cette peur irrévocable, ce désespoir. Il sait que tout est perdu et qu'il est impossible d'appeler à l'aide. La rue est déserte, de toute façon. Il n'y a rien à faire. De toute façon, s'il appelait des gens, ceux-ci finiraient de la même manière que lui. Agir de cette manière serait totalement stupide et irréfléchi. Oui, il le sait. Finalement, il n'est pas si stupide que ça. En tout cas, il a un minimum de bonne volonté pour réaliser une chose : il est perdu. En réalité, il ne faut pas être forcément une lumière pour le comprendre. Mon sourire sadique et mes yeux imprégnés de méchanceté donnent immédiatement une image concrète de mes intentions. Tant mieux. Je n'aime pas que mes victimes luttent. Je joue avec elles mais je ne suis pas le stupide chat qui pourchasse la souris. Car la souris, elle, essaie de fuir. Coûte que coûte. Mais eux, ils savent qu'ils ne pourront pas m'échapper. Je suis un prédateur, oui. Mais je ne joue pas avant de me nourrir. Je savoure simplement les sentiments que ressentent mes victimes avant de mourir. Autrement dit, c'est un petit apéritif que je m'offre avant de commencer à me rassasier pour de bon. Mais c'en est assez. J'ai soif. Je le regarde d'un air méchant. Je m'approche encore plus de lui. Doucement. Je lui caresse la nuque. J'approche ma bouche de son cou. Je sens les infimes tremblements de son corps, je perçois chacun de ses claquements de dents. Je m'approche encore. Plus près. Je sens la douceur de son corps et la chaleur de ses membres, brûlant comme de la lave comparés à mes mains de glace. Et je me régale de son sang, si délicieux.
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La mer, immense et furieuse, s'étendait devant moi, entourée par des falaises escarpées, dangereuses. Les vagues, géantes, couraient jusqu'au rivage, se brisant sur les écueils. Leur fracas était assourdissant et grondant, semblable à ma colère venant du plus profond de mon âme. Le vent, soufflant, s'engouffrant dans les voiles, formait un maëlstrom, furieux, gouffre sans fond, abîme des plus profonds dont tout n'est que mystère. Le ciel était noir, parsemé de nuages gris, malgré la paisible matinée d'automne qui s'était écoulée, tranquillement, paisiblement, ce jour-là. La pluie tombait à grosses gouttes, telles mes larmes de rage et de désespoir, coulant sur mes joues comme de petits ruisseaux. Les éclairs grondants étaient en harmonie avec mes cris de colère, se perdant dans l'infiniré de l'océan, ma révolte se formant au fond de ma poitrine et sortant de moi-même en une infime plainte, inaudible pour tous. Les cris stridents des mouettes me perçaient les tympans, résonnant sourdement dans ma tête comme des coups de canons, m'assourdissant, me rendant incapable d'agir, de faire quoi que ce soit. Alors, je restai là, les battements de mon coeur blessé vibrant dans mes tempes, contemplant l'orage qui se reflétait en des milliers de diamants argentés, dans l'eau obscure, profonde, noire comme l'encre. Noire comme mes pensées.